Voici venu le moment de parler de mon crime. Non pas qu’une quelconque instance juridique m’y oblige. D’ailleurs, est-ce vraiment un crime ? Isolé de toutes circonstances, mon acte est odieux, j’en conviens. Mais laissez-moi vous conter les événements ayant fait naître en moi cette pulsion abominable.
Une chaleur harassante. De celle qui vous empêche de dormir. Qui vous étreint dès les premières lueurs du jour et qui resserre son emprise tout au long de la journée. L’atmosphère est lourde, pesante, au point de vous faire suffoquer et d’altérer votre réflexion, votre esprit de discernement. On sent une tension dans l’air. Les nerfs sont à vif lorsque la mollesse et l’oisiveté nous sont imposées.
Attendez chers lecteurs. Je ne suis pas en train de justifier mon forfait par une mauvaise nuit et quelques excès de température ! Je pose le cadre de cette journée épouvantable, voilà tout. La sueur perlait le long de mon dos. Dès lors que je levais le bras pour éponger mon front moite, une odeur acide et nauséabonde venait embaumer mes narines. C’était encore le matin. Les minutes semblaient des heures. C’est alors qu’à germé l’idée en moi.
Ma femme m’avait pourtant interdit de l’approcher. Elle connaît mes sautes d’humeur et mon absence de réflexion lorsque je suis à cran. À cet instant précis, je n’avais cure de ses injonctions. Toutes mes tentatives pour trouver de la fraîcheur furent vaines ou trop éphémères. Douche glacée, éventail, ventilateur qui brasse l’air chaud et autres subterfuges n’ont pas réussi à m’apaiser. J’avais un réel besoin de m’extirper de mon corps, de me focaliser sur autre chose. Aveuglé par mes envies d’évasion, par la nécessité d’oublier un temps cette touffeur qui m’oppressait, je me suis donc dirigé doucement vers l’objet de ma convoitise, vers le lieu défendu.
Elle était seule. (suite…)
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