Un souffle chaud me flatte le visage, il me badigeonne les joues de tendresse. Une étreinte réconfortante qui me rappelle mes premiers mois de vie. Je pourrai m’éterniser dans cette sensation de pesanteur apaisante. Le battement d’aile d’un oiseau achève de me sortir de cet état vaporeux. Mes rétines encore voilées de sommeil troublent mon discernement.
Quelques frictions de mes paumes sur les paupières parviennent à rétablir ma vue.
Autour de moi, une sorte de prison faite de bois tressé. Un plancher et quatre murs uniformes puis un toit ouvert sur un ciel de feu. C’est donc cela l’enfer ? Une cage dont la seule issue débouche sur un environnement hostile ? À quatre pattes, j’inspecte chaque recoin, gratte l’osier avec mes ongles. Mes sens encore brouillés par ce réveil impromptu me clouent au sol. Il faut pourtant que je sois debout pour en savoir plus. La curiosité parvient à convaincre mes membres de se mettre en action. Je me lève, non sans mal, en direction de l’âtre incandescent situé au-dessus de ma tête. L’air chaud qui s’y dégage est immédiatement happé dans une sorte de tube évasé relié à ma cage. À peine debout, mes yeux balayent l’endroit et stupeur ! Je réalise que je vogue en plein ciel, à près de cent mètres du haut et dans une montgolfière multicolore qui plus est ! (suite…)