5 mots imposés : enterré/frappé/absurdement/échange/protéger
Tout commence par un bref échange de regard. Ce genre de détail infime parmi le chaos grandiloquent qui reste gravé à tout jamais. Bravant les cris et les agitations grotesques d’un troupeau aviné, deux globes s’illuminent, incandescents de rage. Si quelconque âme subsiste au sein de cette enveloppe corporelle, plus noire qu’une nuit en deuil de ses astres, elle se nourrit d’une haine insatiable. Des pupilles frappées de sang, déterminées à annihiler toute forme de vie, qui ne clignent à aucun moment de peur de perdre de vue l’objectif funeste. Seuls maîtres à bord de ce navire de guerre, les yeux guident un corps qui se déshumanise.
À mi-chemin entre l’animal et la machine, le sang froid est admirable.
Les mouvements semblent chorégraphiés tant ils s’exécutent avec grâce et évidence.
La fluidité, peu importe le contexte, élève chaque situation au rang de performance.
Qu’il s’agisse d’une ballerine glissant sur les notes délicieuses, mais parfois abruptes d’une Nocturne de Chopin, un avocat dont l’éloquence naturelle déroule un plaidoyer à la clarté incontestable ou un mécanicien qui multiplie les gestes et les actions en sifflotant l’air guilleret émanant d’un vieux transistor. Les automatismes sont d’une beauté plaisante à observer. La quête ultime de tout individu est ainsi d’obtenir une forme d’élégance dans ses exécutions. La fluidité du naturel dans nos gestes et nos paroles nous est propre et ne peut se travestir. (suite…)
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