Lorsque l’on boite, on se remémore les plaisirs simples d’une balade en bordure de quai, la voûte foulant fièrement le pavé dans une démarche naturelle, le corps en parfaite autonomie, alternant les mouvements dans une chorégraphie maîtrisée.
Lorsque l’on souffre, d’une maladie bénigne ou d’un mal plus grand, il nous arrive d’envier les jeunes actifs emplis de vie, de maudire leurs mines rayonnantes et de leur souhaiter les pires atrocités dans un excès d’orgueil incontrôlé.
Lorsque l’on meurt, on aimerait que tout s’arrête avec soi. Que les rues s’éteignent, que les êtres déposent le bilan et deviennent poussière. Un pot de départ sous le signe de l’égoïsme donc. Ou alors, sur le rassemblement utopique des âmes qui, dans leurs derniers instants, s’effritent et se mélangent pour former un seul et unique amas. Un tas de cendres universel et tolérant.
Je sens que c’est bientôt mon tour. (suite…)