Il te reste un peu de sommeil au coin des yeux.
Il a laissé d’infimes traces sur ton être ;
De discrets indices d’un périple audacieux,
Une suite intrigante de formes et de lettres.
Il te reste un peu de sommeil au coin des yeux.
Je sens les vestiges de ta fugue nocturne ;
J’aimerais me blottir au moindre de ses creux,
Y demeurer tel un invité taciturne.
Il te reste un peu de sommeil au coin des yeux.
Dès lors qu’ils s’entrouvrent, la brume se dilue ;
Les paysages alentour deviennent ennuyeux,
La bravoure laisse place à la retenue.
Il te reste un peu de sommeil au coin des yeux.
L’esprit oscille entre réel et rêverie ;
Cette vie éphémère se meurt peu à peu,
Ne laissant derrière elle qu’une peau engourdie.