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Voyage à vélo en turquie – Jour 6 : Eflani – Amasra

Nous partons assez tôt d’Eflani pour rejoindre les copains sur la route menant à Bartin puis Amasra ! Rien de tel que de nouveaux protagonistes pour raviver la motivation et trouver la force de parcourir les quelques 400 km restants. D’autant que nous commençons à subir un peu. La douleur au genou de Yoann ne faiblit pas et le lance pratiquement à chaque coup de pédale. De mon côté, la succession d’étapes longues et intenses joue sur mon mental.

La journée est radieuse et les paysages très champêtres, on se croirait presque dans les Préalpes. Une myriade de fleurs colorées peuplent les étendues de part et d’autre du chemin. Il y a toujours cette fragrance de coriandre qui guide notre avancée dans les méandres de la campagne turque. On emprunte des sentiers de gravier, suffisamment tassés pour nos vélos de route. Nous sommes seuls, entourés de verdure et sans aucune voiture qui nous croise, c’est très agréable. On en profite pour tourner quelques images au drone. Pendant les réglages, je me délecte de la boisson énergisante offerte la veille par Ibrahim. Rien de tel pour booster les performances de la matinée.

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Le point de rendez-vous a été fixé dans la petite ville d’Abdipasa vers midi. Nous arrivons en avance par une longue départementale. On patiente, on trépigne plutôt, avec un ayran et quelques chips sur une terrasse ombragée. Il s’agit d’un village perdu à l’urbanisme approximatif. Parfait pour se dépayser et attaquer la deuxième partie du trip tous ensemble. On se voit rapidement offrir des pois chiches grillés puis un homme apporte une chaise pour s’asseoir auprès de nous. Mouhamad nous raconte son accident de moto, de sa voix tout aussi accidentée. On n’est pas loin du personnage de Ned dans la série South Park. Proche de la cinquantaine, il se dégage une réelle sympathie de ses yeux rieurs. L’occasion de noter que les cigarettes sont très bon marché en Turquie et que la quasi-totalité des hommes que nous croisons se baladent la clope au bec. Il nous met donc en garde sur les dangers des routes de montagne et des chauffards, surtout avec nos frêles bécanes. Il tient ensuite à nous présenter son ami professeur qui parle anglais. On le soupçonne d’avoir un peu menti sur le CV, car la discussion s’avère assez compliquée.

Voilà qu’au loin on aperçoit une large voiture blanche, à mi-chemin entre le van et le véhicule utilitaire, et les copains qui en descendent. On les accueille tout sourire et le voyage prend une autre dimension. Après des mois d’organisation, nous sommes tous réunis en Turquie. L’aventure commence à peine pour eux, mais pour moi le plus dur est fait : convaincre et acheminer tout ce beau monde aux confins du Nord de la Turquie. Plus qu’à pédaler, tourner des images et profiter de l’expérience.

On mange un kebab bon marché, puis c’est atelier montage de vélo. Désormais six voyageurs pour 4 bicyclettes, le matériel s’étale sur une bonne partie du trottoir. Pendant ce temps, je pars discuter avec un groupe d’enfants plein d’entrain qui est venu à notre rencontre, intrigué et excité par ce remue-ménage inhabituel. Baptiste leur joue du Ney, une flûte arabe faîte en roseau, assis dans le coffre ouvert du fiat Doblo. On échange des photos, des musiques de rap turc, mais nous ne parviendrons pas à leur faire pousser la chansonnette.

Le vélo de Jory à un léger problème de dérailleur. Les enfants nous guident vers un mécanicien, mais il nous faudra attendre d’être à Bartin pour trouver un réparateur. Autour de 15 h, c’est enfin le départ ! On reprend la départementale pour ensuite bifurquer vers des petites routes. On passe de nombreuses fermes, slalome entre les bovins avant de faire une pause dans un minuscule hameau. Le cadre est saisissant. Une dame voilée à la robe surannée remonte la rue en pente, une faux sur l’épaule. Derrière elle, quelques vaches lui emboîtent le pas péniblement. En toile de fond, trône une mosquée d’un blanc immaculé donnant sur une large plaine entourée de collines.

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On évite deux ou trois chiens un brin énervés avant d’atteindre Bartin. Kamil, dans son atelier de vélo foutrac, nous demandera d’abord si on a faim. Il ira ensuite nous chercher des canettes de Coca au coin de la rue puis réparera le vélo gratuitement. On lui offre une photo polaroid et on lui laisse un sympathique avis Google, seule monnaie d’échange qu’il daigne accepter. On enchaîne sur Amasra, notre destination pour la nuit et l’unique ville réellement touristique de l’ensemble du périple.

Désormais accompagnés d’une voiture-balai, nous voyageons léger et plus sereinement. Cela permet également à Yoann de reposer son genou. Alors que le soleil décline, nous gratifiant de la fameuse golden hour et après une dernière montée, le spectacle de la mer Noire se dévoile à nos yeux. La descente sur la ville est magique. On fait la course avec une moto vintage aux jantes dorées avant d’arriver directement sur la plage.

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