Harmonie

glenn-gould

Il est certaines choses qu’il ne convient pas de dissocier ; soit parce que leur rapprochement est le fruit des cycles puissants de l’Histoire, ou simplement parce que l’essence de chaque entité, chaque caractéristique qui les composent étant si ressemblantes, que s’est opéré une opportune complicité.

Il reviendrait alors à s’opposer au pouvoir de la logique que de réfuter cette évidente liaison ; et quand bien même quelqu’un voudrait séparer chaque entité, et briser l’eurythmie caractéristique de leur association, leurs lumineuses similitudes reviendraient à l’esprit de celui qui a voulu les oublier. Quand une seule des parties est jalousement énoncée, jaillit à son tour, dans un incoercible mouvement de révolte, le nom de la partie ignorée.

Mais délaissons l’abstraction quelques instants, et illustrons notre propos précédent. Dans la relation dont je vais vous parler, tout s’accorde parfaitement. Elle concerne deux personnages singuliers, qui vécurent à deux époques différentes, et qui sont morts aujourd’hui. Cependant, même si le temps a espacé leurs deux insignes existences, la passion commune de la musique a consenti à leur rapprochement – comme une langue véhiculaire, permettant l’étroite symbiose entre leurs immenses talents.

Cette relation, qui subsiste de nos jours à travers les enregistrements, c’est celle entre le pianiste canadien Glenn Gould et le compositeur Jean-Sébastien Bach. C’est une rencontre à laquelle il était impossible de contrevenir, car ils étaient faits l’un pour l’autre : l’un était doté d’un génie d’écriture contrapuntique et l’autre d’une qualité d’exécution et d’interprétation sans pareil égal. Les oeuvres du premier, auquel le second livrait une dévotion profonde, étaient enveloppées d’une certaine sainteté. On peut même entendre les douces oraisons prononcées par le pianiste canadien pendant qu’il joue.

En ce dimanche matin, au lendemain d’une soirée arrosée ou au milieu d’un weekend de repos, vous est offert un bijou des indissociables Gould/Bach, soit les dix premières variations de la version de 1981 des « Variations de Goldberg ».

Bon dimanche les amis.

NB: Le principe des « Variations » est qu’un thème principal appelé « aria » est joué puis décliné en plusieurs « variations ». Les plus connues sont certainement celles écrites par Mozart, sur le thème « Ah! Vous dirai-je maman ».

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